J’aime le lieu de la Friche La Belle de Mai. J’y ai de beaux souvenirs, de rêveries, de lumières, d’éclats de rire, de légèreté. J’aime ses murs, le béton et ses fenêtres. Dimanche dernier, j’y flânais, et je visitais les expos.
Travail. C’est le thème de Janvier et Février. Outre des conférences, et des installations, il y a une exposition de Harun Farocki, nommée Empathie. Empathie et travail, me demandais-je. Comment l’artiste s’y prendra-t-il ? J’ai visité, et je répondrais “Il s’y prend fort bien”.
L’exposition est faite de montage vidéo que feu Harun Farocki exerçait beaucoup. On trouve dans cette expo feutrée des travailleurs du monde entier. Le tour de force de l’artiste, est de mettre les travailleurs en parallèle. Ces films ou images mises côte à côte, créent une universalité et une vision de classe, de masses, que notre société lisse et “UX designée” ne nous permet plus de voir. Tout est devenu si simple. La production est si loin de nous.
J’ai donc adoré les œuvres suivantes :
- Re-verser, variation de l’Opus 1 de Tomas Schmit : un robot qui remplit une bouteille, puis saisit cette première bouteille et reverse l’eau dans une seconde, puis il verse la seconde dans une troisième, puis, une autre, puis une autre indéfiniment. Évidemment à chaque opération, le robot renverse un peu d’eau. L’eau a disparu;
- Travailleurs quittant l’usine : une série de sorties de travail, faisant écho à un des premiers films sur la sortie de l’usine des frères Lumières. On y sent le soupir de libération des travailleurs, le changement de décor intérieur.
- Comparaison via un tiers : ou comment la manufacture de briques se fait autours du monde, d’un côté, la machine y apparaît, monstrueuse, et de l’autre côté les corps souffrent.
A vous de monter au cinquième étage de la Tour Panorama, et d’expérimenter…