people

Viens, on va aux manèges

Passer les barrières, faire corps avec la foule. La fête. Les forains. Et nous.

Les paquets de familles, d’adolescents, de parents abandonnés se frottent, se glissent, se substituent, glissent dans un courant aléatoire. Pardon. Pardon. Volte-face. On avance à pas de prisonnier. On trouve un raccourci sous une épaule, on file à droite derrière le palais des glaces, d’où s’élèvent des cris angoissants. Les lumières argentées se transforment en champignons hallucinés. On se croirait à un concert d’ABBA en 1979. Gimme, gimme, gimme, a man after midnight … Est-ce que je chantonne ? Non. C’est l’un des 10 morceaux de musique qui fond sur moi depuis l’îlot des vendeurs de pacotille et de tickets gagnants.

Le sol en alu, claque sous les pieds pressés de tenter leur chance. Tac. Tac. La population se répartit par talent. Les grutiers d’iPhone, les boxeurs à poings nus, les tireurs de ballons tristes et enfermés, les pêcheurs de canards conciliants, les tamponneurs de voiture. Ca s’enthousiasme, ça court vers un monde où les cadeaux tombent du ciel. Avec un peu de chance. Las. Les vitrines blindées de lots résistent à la convoitise du plus grand nombre.

Et ces odeurs. A 50 mètres. Les churros dorés. Haut le cœur. Crêpe au chocolat fumante. Chaud sur les épaules. Hot-dog moutarde acide. Salive dans la bouche. Pop corn sucré. Maux de tête. Instantanément, on se souvient, si on a faim ou pas. Si ce sera du salé ou du sucré. Sirènes de départ. Les forains nous appellent. Attention, mesdamezémessieurs, c’est parti, c’est parti, on s’accroche, on lève les mains. Nous mangerons après les manèges. Il est urgent de s’élever dans les airs, dépasser notre expérience de promenade de poussins en ferme intensive.

Bras en l’air les passagers hurlent, secoués comme des grappes de raisin, centrifugés comme des oranges, satellisés comme des bananes (ben quoi ?). Portés par des moulins à vent mécaniques. Le bruit des pistons ne rassure ni les marionnettes en l’air, ni les allumettes au sol. Les cousines se filment, les grands-pères patientent avec les nouveaux-nés dans les bras, sous les néons clignotants. Jamaica dream. Evil looping. Pirate ship. Les mère modèrent les exigences. Encore. Un dernier. Celui-ci. Doigts pointés vers le ciel. Les grande sœurs se moquent des petites, joues inondées de larmes qui viennent de découvrir la pesanteur. Eclats de rire, cheveux emmêlés, effusion sont de mise. Roller Coaster à tous les étages.

Voilà. La traversée se termine. Avec un paquet de churros froid dans les mains. Les doigts gras et sucrés pressent la clé de la voiture. Le bruit des forains résonne encore longtemps sur le parking silencieux. On reviendra l’année prochaine. Ou pas.

Picture. Foire du Trône. Robert Doisneau

De l’absence et de la présence

 

Confinement et questionnement. Ici, point de réponse. Juste quelques questions.

Parlons de l’autre. De celui, ou celle dont la présence faisait battre le cœur le 13 mars, celui ou celle qui comptait, avec qui vous faisiez volontiers des entrainements intensifs de confinement bien avant que le confinement n’existe, dans une intimité choisie. Celui ou celle qui se trouve aujourd’hui trop loin.

Et oui. Parce que le fucking-covid nous a figés, tels que nous étions le 13 mars . Peut-être en train de devenir amoureux, peut-être dans une relation qui commençait, qui s’installait, ou peut-être dans un début de quelque chose dont nous ne savions même pas donner la nature exacte. Et paf. Suspension de match. Plus de contacts physique. Il ne nous reste plus que nos téléphones et caméras. Plus de sourire chaud, plus de regard perçant, plus de peau à caresser. Et cela pour quelques semaines.

Un temps suspendu. Une merveilleuse occasion de comprendre pourquoi lui, pourquoi elle. Un temps privilégié pour comprendre ce qui se passe sur ce lien qui frémissait encore le 13 mars. C’est le moment.

De comparer la présence et l’absence.

De ressentir si ce que l’autre propose, à distance, malgré tout, fait grandir (si l’on veut grandir), accompagne (si l’on veut être accompagné), rassure (si l’on veut être rassuré), fait rire aux éclats (si l’on veut …), nous chatouille (si l’on…), nous fait de la place (si…), nous donne envie de fantaisie (…). Où se place donc cette relation dans notre chemin ?

De constater aussi si les rouages de la communication sont compatibles, si l’on est entendu, et si l’on sait écouter l’autre, pleinement et dans les nuances. Si les conversations du type “Je suis tellement mal que je pourrais tuer un petit chat à mains nues, que me conseilles-tu de faire” partent en cacahuètes, ou au contraire finissent dans un soulagement, un fou-rire libérateur, un plan d’action avec KPI précis, l’impression d’avoir gagné des points de vie (liste d’exemples évidemment non-exhaustifs, je ne sais pas comment vous aimez finir vos conversations sérieuses). Alors, ça fonctionne ?

De toucher du doigt ce que l’autre, ou le “nous”, deviendrait en situation distordue. Ce confinement, c’est peut-être la répétition générale un peu au ralenti de ce qui vous attendrait dans vos prochaines galères à deux. Le week-end pourri, la soirée naze, ou un piano tombé du ciel. Et de vérifier, peinard, depuis votre canapé si le bavardage ou le silence de l’autre vous fait du bien, si ses petites confessions vous donnent envie de mettre en pose la visio-conférence pour bouquiner tranquilou, ou vous font vous resservir un verre de vin, les yeux attendris et le cœur frétillant. Quel est votre ressenti ?

Enfin. Il est intéressant de s’observer encore un peu le nombril (on a du temps), et de vérifier que soi, sans l’autre, n’est pas mieux que soi, avec l’autre. Parce que tenter l’aventure d’être un “nous”, c’est parfois renoncer à un morceau de soi. You see… Donc ? Des regrets sur ce que l’autre vous empêche-évite d’être ?

Constater. Et comprendre un peu mieux, peut-être, le chemin qui se dessinerait à deux, si l’on veut toujours dessiner avec l’autre…

Plaidoyer pour le flou …

bus dot

Bus Dots by Julien Tatham – http://reflectingstory.com/

Peut-être. Peut être est-ce parce que j’ai repris des forces pour partir en croisade. Peut être est-ce parce que je suis entourée de personnes bienveillantes. Peut-être est-ce parce que j’évolue dans un contexte complexe. Peut être est-ce parce que mon année fût rude, faite de hauts, de bas, et qu’il a fallu de la douceur de de la patience pour traverser tout cela. Mais voilà. Voilà.

Feminazi, black face, extrait vidéo percutants hors contexte, vindicte publique, les pour à fond, les contres tellement motivés, les tweet clash à rebondissement… Je suis fatiguée. Je suis fatiguée du passage à l’échelle, de l’ampleur que cela prend. De ces messages ou reportages si nets : bon ou mauvais. Et si ? Et si certaines choses étaient floues. Et si des paroles, des actes étaient la résultante de choses complexes. Pourquoi ne pas reconnaître des choses comme la maladresse, l’imperfection, l’aveuglement, la peur, l’inculture, les biais ? Les réseaux sociaux, les blogs, (comme les les cafés à leur époque), ont libéré la parole et il est évident que les positions exprimées ne sont pas toutes celles de spécialistes-super-pointus-qui-doivent-forcément-savoir-que. Tout cela reste imparfait et inégal.

Disclaimer, je ne dis pas qu’il faut laisser le bénéfice du doute aux habitués du mépris de l’humain et de l’humanité, aux racistes et aux sexistes qui portent leur haine en bandoulière depuis des mois [*]. Je parle ici des autres, de ceux qui tentent un truc, un commentaire, une prise de position, peut être nouvelle, qui développent des idées, s’essaient à la liberté de parole, à l’humour, et pour qui on hurle si vite au scandale.

Il faut bien discuter, échanger, n’est ce pas. Alors comment ?

Que l’on avance une idée, et que quelqu’un demande comment elle a éclot. Oui.

Que l’on puisse enrichir cette idée et lui donner une autre perspective. Oui.

Que des arguments contraires soient développés, entendus. Oui.

Mais que l’on doive dans l’urgence et impérativement classer. Hop. Dans le bac à linge sale, les gens qui aiment Johnny, les joueurs de foot, les mecs qui commentent #balancetonporc, les femmes qui commentent #balancetonporc. Et dans le tiroir des chaussettes propres, les militants écologistes, les féministes, les entrepreneurs, les pro miss france rousse, les grévistes (cherchez pas, ce sont encore des exemples pris au hasard). Non.

Redonnons de la place au flou, à l’indéterminé. Essayer de comprendre le cheminement d’une pensée, cela demande du temps, du cerveau, du cœur. Cela demande de se parler, de s’écouter. Cela demande aussi d’admettre que les failles, les faiblesses, les manques fassent partie du débat. Nos faiblesses. Et celles des autres.

Il me semble que à l’heure du machine learning  prédictif et de l’ordinateur quantique, il faudrait tourner le dos aux positions binaires (#instantGeek) et nous munir de points de vue subtils, et de conclusion nuancée. Pour le bien-être du plus grand nombre, pour diminuer l’agitation de ce monde.

#bisou

Crédit : Photo de Julien Tatham, Reflecting Story, avec son aimable autorisation. La  photo est tirée de son exposition ‘Us Stop’. Julien peint, dessine, compose, arrange avec une poésie remarquable… Un artiste à découvrir ici : http://reflectingstory.com/

[*] cher troll, ici tu pourras faire ton beurre

The very story of a ‘No’…

No-red

I recently heard some friends, uncomfortable, blaming themselves for having accepted a task they did not want to do. It was not the first time, they knew they would regret it, but they said yes and – guess what – felt upset about it. The question that came to me, straight, was : what would be the path for a light and illuminated ‘no’  ? A ‘no’ you would be comfortable with and would wear with a smile. Here is my fist take.

What are the conscious reasons why you would say no, in working situation, when you have the choice.

First. You don’t like the task – or you don’t like the person you would have to work with.

Second. You like the proposal, but you have other things to do, more urgent.

Third. You are neutral but don’t get any benefit for doing it.

Whatever. First, second, third. You should not be ashamed for any of those reasons. Cause you have the right to follow your own agenda. Working on things and with people you like, having a personal objective, or wanting to get a benefit from your work. Money, reward, fame, repeat after me, you have the right to expect something from the time you are spending working. So if you have the choice, saying no in one of those scenario, is highly recommended.

Fourth case, where you would say no. Your first intuition yells ‘SAAAAY NOOOOOOO‘ – and you don’t know exactly why. Do you have to decide ‘no’ ? I’d say yes. I mean yes, you should decide that you won’t do that. Because you have to trust your intuition – unless you are in a bear mood and you perfectly know your judgement is altered, in which case, you should defer your decision. But in normal situation, your brain is able to analyze a situation in a heartbeat and give a diagnostic : shitty situation, beware danger, really don’t feel it, never ending story coming, unreachable goal…You usually feel it. Unless the request is coming from an unknown person, on an unknown topic for an unknown deliverable. In that case you should decide either that you are not the right person to do that stuff (which means say no), or you should request additional information, delay your answer, in order to have all those clear and known.

Now that you understand the reason(s) why you want to say no, between you, yourself and your brain, the next question is.

Do you have to tell the people that your final decision is no ?

I guess it depends. I am the kind of person saying no and explaining why. A one sentence answer, with enough details to make sure I am understood (and not hated), and keeping for myself the backstage stuff, the various pro and cons. But I recently had a cool conversation with a friend of mine (@valvert) and he suggested that sometimes, when you are in a specific dynamic, with limited resources and managing important challenges (yes, that guy is organizing e-commerce events and need to deploy a-lot-of-energy), in that special case, stopping a second to tell ‘no’ to someone has some disadvantages : you loose your time and energy, breaking your positive dynamic, and eventually, you loose a chance to have that person subscribing to your own project and vision. That is a story I can understand.

There may have other strategies and I am curious to know yours ! In the end, each of us has to find its own method, depending on its energy, communication skills, ability in conflict management and mood.

Why is it important to understand the very story of a “no” ? Because understanding your decision (I am not going to do that because that guy puts on knees anyone working with him) and identifying what will be your explicit answer (dropping an email saying that you are too busy to spend energy on that project) makes you stronger. Then, you are confident that your decision was not a caprice. You made an explicit choice that will be easier to defend, if required. In addition, if any of the decision making parameters change, you will be able to change your mind with no friction. All benefits for you !

An aside question came to me when I wrote that post : how do we learn in our society to say no ? As a french girl, going at school, I don’t remember when I was taught how to say no. I had some kind parents, taking time to explain me the life, the good, the bad, (well, their version of it, that I later amended). As an adult, I still have the feeling that saying no is an offense. Thus. The real open question to me stands in when are we able to construct our “no” skills. A next post may deal with that…

Note : picture from http://imgarcade.com/1/red-neon-signs-tumblr

Tech, Web and Society in W3C

Blowball II - M.C. Escher

It has been several years I have been involved in W3C.The ten thousands of hours of discussions I had with some of my W3C colleagues, mates, folks, peers, were deadly interesting. We were covering the technical web, but all the stuff coming with it. The web and the society. The technology as a tool, that anyone can handle and use, following its own rules, follow its own goal. We discussed about the reliable and equal web. But. What does it mean to maintain a reliable web, for all ? What does it mean when a group of people decides to develop technologies to break it ? What does it mean to break the web ? You know, all those questions that do not directly fall in the basket of W3C – after all, it is only a technical standardization body ! Since one year, I was convinced that this was  a missing dimension in W3C. And something happened. Slowly by slowly, this idea came on the table. Why not creating a place for the W3C members to exchange on the potential impact of the technology developed in W3C ? Why not keeping an eye on the way the web is used today, and debate on the potential impact on policies ?

The Advisory Board and the W3C team have been working on the creation of the Technology & Policy Interest Group. A group which will be open to W3C members, a group which will gather state of the art on topics such as deep linking (or can we forbid to reference a resource), DMCA-like challenges (or how to allow researcher to stay on the legal side, while researching on the web, and thus potentially hacking it) and Surveillance (you know, government and companies monitoring all and everything). And this is, as a starter. The Tech & Pol  Interest Group, chaired by Jean François Abramatic, ex W3C CEO, will work in a W3C-member-only mode and will deliver some Analysis. Analysis is a new format, to avoid saying the group will deliver Note or normative Recommendation. First, those Analysis may be only a collection of problem, a list of solutions, and it will be up to the directors, with members consultation to do something from that.

That Interest Group is a fantastic chance to have a place to discuss those important topics, to have the craftsmen and craftswomen of the web, exchanging on technology impact, all together, and potentially raising the question on which type of web we want for all.

The creation of the Interest Group depends on the support it will gain in the W3C membership, and on the number of objection its review will collect. So, if you think this group is a good idea, and if your company is W3C member, I can only encourage you to ping your AC rep and tell him/her what you think…

 

Illustration: Blowball II – M.C. Escher

 

 

Girls, promote your success

Dolores_peacock_(cropped)

Dolores peacock costume

 

Few months ago I wrote some thoughts I felt important to share with girls in tech. It was about killing usual culture, that refrains some girls (but also boys), from being free and natural at work, like feeling miserable or sorry for no reason. I now realize that part of girls (and boys) success in tech, is also about promoting correctly their achievement, realization, contribution. This may be a general worker problem, not a gender problem, but it seems to me that girls tend to forget more that special part of our job : promoting our success. This stroke me when I heard a colleague of mine commenting after a presentation I gave on a successful project ‘Well, Virginie, wonderful, that was clear and understandable, as usual, thanks you so much’. I did not have the feeling that I was outstanding, I just made my job. But I just got from that remark that promoting my work was beneficial for me and for the project. But the key is to do it efficiently.

What does it mean to promote efficiently ? It means building a message, adapted to your audience. A message, that will not get them lost, and overload them with inappropriate details. Of course it depends on the context, audience, and topic. Working on technology innovation scouting, meeting lots of people and companies and having to report different aspects, from market to strategy and technology, I had to think about my own classification on what to say to whom, and when. That classification might not be universal, but you can get the principles, depending on the context. Here it is.

But first. Never ever. Whatever is the situation, never ever get into the direction of sexist joke and naked girls (or boys), footbalistic analogy, Apple and Google systematic reference. This is forbidden – if your plan is to stay credible. While this may be the easiest way to have people with you, this is simplistic. And by avoiding reproducing that simplistic view of the world, you do not really miss anything, you just show you worth more then that.

Jump on opportunities. You meet the right person in the corridor, you need her or his advice, don’t miss it. Target one sentence and one smile. That is teasing time. You’ll have to say what is stake, which solution you believe you should go and make your request. Then smile and be silent to get an answer. Note for weird people : I am not talking about hot seduction attitude here, but just staying tuned, kindly.

The people agreed to meet you and you have time. It’s serious stuff, here, you are consuming time from some people. They have to know why you are here, what you are talking about. And to do so, I recommend to stay high level, talk strategy, express the key notions, expose the frictions, list the market actors and suggest solutions. And, because, you need to keep them happy with you, you can make jokes (aka, be relax and smart, alright, not making bad bar jokes). You must keep some time for concluding, making sure everyone agrees on the solution (action plan, next steps, …). That is normal communication rule. But (and that is the key point). During all this interaction. You should say ‘we’, when it was a team work and say ‘I’, when it was your own work. Don’t dilute your contribution, be transparent-cristal-clear about it. That is key to value your work.

You are on stage, in a conference. You may not have anything to learn from me if you already made the decision to be on stage. The only recommendation I would give is : build your talk like a story. You need a ‘fil rouge’, you need little anecdotes, you need surprise (taddaaaaaa, here is my program, wouaou, here is my design…). For the others. And if you are just thinking about applying for a conference talk, I would say that you should not hesitate anymore. Conferences are key event to force you to be synthetic and clear. This will give positive visibility to your project. And conference organizer will make their best to help you to be good on stage (it is their interest). Finally, you will be able to re-use your talk elsewhere. You just need to find the right conference, with the right audience.

You need to talk about your work, but... I know you want everyone to know that while going go from SuperProduct v1.3 to HyperProduct v1.4, you made some choices, you managed some shit, you were about to be killed by 2 engineers, and had to dance with your enemy, but… lets admit that, sharing those details in a decision meeting, or while reporting about your project success will not help you. You are professional, you are managing correctly your tasks and making decisions. That is why you are getting paid. But the good news is that you will have to leave evidence of your work. Digital archive, for voluntary and curious colleagues, or to have it somewhere for later reference. In this archive, you can play with all the secret details of your work. You can use your every days professional life vocabulary and habits. Acronyms, architecture, references to geek literature, bugs number, product version, test suite, clickable urls, little stories of your battles, multi-bullet points slides, matrix (with titles), text with different policies for super cool effects, resource planning, exhaustive list of participants, detailed figures… And this is the only place where you should play that game of entering into the boring details. Right ? Unless someone weird ask you detailed questions about it…

My 2 cents, hoping it will make you going out and showing your technical work to the world…

[Musée] Un regard sur Visages

 

indexVisages

Marseille. La Vieille Charité, dans le quartier du Panier. Quartier bobo-prolo. Un îlot cerné par la cathédrale de la Major, le MUCEM, l’Hôtel Dieu et le Boulevard des Dames. La Vieille Charité bonifie avec le temps. Ancien hospice, elle accueille un centre de poésie, une librairie, un bistrot sympa, les Musées des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens, et des expositions temporaires. En ce moment, Visages. (more…)

UnionWeb, une petite fédération qui pourrait bien devenir grande !

unionweb4-630x224Cette semaine, un petit évènement a eu lieu à Paris. Un petit évènement qui pourrait bien être le début de quelque chose de grand. UnionWeb a été lancé. UnionWeb est une toute jeune fédération qui vise à réunir les acteurs du web, quel que soit leur statut : individus, auto-entrepreneurs, salariés, PME, association, école, personne morale ou physique, tout le monde peut devenir adhérent est bénéficier de l’énergie positive qui se dégage de cette initiative.

Les acteurs du web sont légions aujourd’hui. Ils forment un ensemble fragmenté, réunis au sein de courants ayant des objectifs distincts. Ces courants animent de différentes façon la vie économique et les débats liés au numérique  en France. Les traditionnels : Syntec Numérique réunit les entreprises du numérique incluant également une branche Femmes du Numérique [1], le Conseil National du Numérique, composés de membres nommés par le gouvernement, conseille en matière de stratégie numérique [2]. Les formes un peu innovantes : la Fing (Fédération Internet Nouvelle Génération) qui supporte des initiatives croisées avec des acteurs publiques et privés sur l’innovation [3]. Les associations : Netexplo, un acteur incontournable sur l’observation de l’impact du web sur nos sociétés, soutenu par les grands groupes du CAC40 [4], Social Media Club qui fédère les acteurs qui s’intéressent aux réseaux sociaux et stratégies digitales, avec des bureaux à Paris, Marseille, Lille et Rennes [5], ou encore GirzlInWeb qui soutient et promeut l’entrepreneuriat féminin [6].

Les villes ont également leurs propres dynamiques. Avec des évènements ponctuels  tels que des startup week end, des hackaton, ou des barcamp. Il existe également plusieurs conférences qui adressent les problématiques du web en général telles que Web In Lorient, Paris Web, Sud Web, Web2Day à Nantes, web-5 à Bézier, Futur En Seine à Paris … L’innovation digitale se focalise souvent autours de lieux tels que des incubateurs ou des lieux de co-working  (Silicon Sentier et le réseau des cantines). Par ailleurs, cette carte se déplacera encore lorsque l’initiative des Quartiers Numériques lancée par Fleur Pellerin se déploiera à Paris.

Un réseau solide et distribué. Un des défis de UnionWeb sera de construire un réseau solide et distribué sur le territoire français. Toutes ces initiatives privées et publiques créent aujourd’hui de l’innovation, de la valeur, des réseaux formels et informels. Cependant ceci n’est pas suffisant. L’économie du numérique représentera une part non négligeable de nos richesses de demain, et c’est donc pour cela qu’il faut se préparer et s’organiser. Une fédération est un excellent moyen de renforcer un réseau d’individus riche et innovant, sur la base de valeurs de partage et de solidarité. Car c’est ainsi que Magali Boisseau et Marie Laure Vie présentent UnionWeb lors de la soirée de lancement qui a eu lieu le 12 Juin. UnionWeb a pour vocation de réunir les adhérents, de les aider à monter en compétence, de les accompagner sur leurs projets et de mutualiser les réseaux des individus. Les premières actions proposées seront  des rencontres composées de lightening talks et d’ateliers pratiques. Le partage par le biais de e-learning fait également partie du plan, pour tenir compte de la distribution des adhérents sur tout le territoire. Le programme des actions d’UnionWeb évoluera sans doute puisque la fédération est en période de recrutement, mais la proposition est d’ores et déjà intéressante.

Souhaitons que cette initiative prenne sur notre territoire et donne lieu à de belles rencontres !

Pour en savoir plus sur UnionWeb :

– Soirée de lancement vidéo, storify, slides, communauté

– Interview de Magali Boisseau sur Good Morning Business

– Trouver UnionWeb :  site web et Twitter @UnionWeb

Linkographie :

[1] Syntec Numérique : site web et Twitter @syntecnumerique

[2] Conseil National du Numérique : site web et Twitter @CNNum

[3] Fing : site web et Twitter @La_Fing

[4] Netexplo : site web et Twitter @Netexplo

[5] Social Media Club : site web et Twitter @SMCFrance

[6] GirlZinWeb : site web et Twitter @GirlZinWeb

[Mots] Jetlag

A bout de souffle, il ouvrit les yeux brusquement. Le premier panneau qu’il aperçut à travers la vitre crasse indiquait : Amphitheatre Parkway. Lettre blanche sur fond vert. Où était-il ? Oui. Le taxi filait sur la route 101. Au volant, un indien, à l’anglais bondissant. Rien en comparaison des amortisseurs de son antique Chrysler. Siège en sky, fenêtre tremblante. Ses oreilles sifflaient. Et vibraient aussi. Un vrai chantier miniature. Ses genoux se cognaient à chaque changement de file, ses jambes sans force ne suivaient pas la cadence. Il referma les yeux. Taxi, avion, un second, taxi. Encore vingt heures de voyage. Il eut un bref haut le cœur. La fatigue. Une étrange sensation d’avoir oublié quelque chose, quelque part. Les prochaines heures lui semblaient insurmontables.

Il essaya de se détendre mais son corps était déjà mou. Flasque, aussi. Une vague de détails détestables l’assaillit. Ceux qu’il évitait soigneusement de noter dans ses moments d’intimité. Son poids.  Ses cernes. Ses rides. Ses poils du nez. Indomptables. Fallait-il vraiment vieillir ? Devait-on vraiment mourir ? D’épuisement, oui, sans doute. Une série d’évidences s’imposât à lui. La vacuité de ce voyage. La futilité de ses récentes conversations. Il se sentait loin de tout, à l’opposé de lui-même, et certainement pas au bon endroit. Même les yeux fermés, rien n’allait. Ses pieds gonflés et chauds, ses épaules glacées, ses cheveux fouettant de manière insupportable ses tempes. Son squelette lui semblait être un montage de bâtons épineux mal ficelés.

Il chercha un peu de réconfort dans le souvenir de quelques moments habituellement agréables. Cette grande brune, qui lui avait un peu trop souri pendant le dîner, la veille. Ses enfants qu’il prendrait dans ses bras avant la fin de la semaine. Rien. Il se sentait vide. Il observa le visage des inconnus au volant des imposantes voitures que son taxi côtoyait. Un passager par véhicule, une file infinie de pare-chocs. Le monde était-il devenu fou ? Il sut ce qu’il avait perdu. Le sens. Le sens de tout cela.

Un nouveau panneau. Blanc sur vert. SFO Airoport 10 miles. Ensuite, 6 000 miles en vol. Le voyage serait long.

Note : Lire les autres textes littéraires sur ce blog https://poulpitablog.wordpress.com/category/art-fr/