[Mots] Mes quatre temps

 

 Matinée pluvieuse. Entre Paris et Marseille, captive d’un wagon à grande vitesse, soudée à la banquette presque confortable, mon pied nu reposant sur le siège d’en face. Les yeux fermés, je paresse.

Chaleur sèche. Les murmures de la cuisine, les assiettes qui s’entrechoquent, échouée sur un transat orange, quelques gouttes fraîches sur ma peau, échappées d’un bassin clair rempli d’enfants. Les yeux fermés, je paresse.

Fraîche nuit. Les basses atténuées bercent mes oreilles. Un verre de vin rouge, haut et élégant. Dissimulée dans le coin d’une large terrasse, face à un jardin humide. Les yeux fermés, je paresse.

Aube lumineuse. Entre rêve et somnolence, les draps blancs bouchonnés, une odeur de café cruelle et tentatrice. Dehors, le vol des mouettes. Les yeux fermés, je paresse.