Extremalism, by Ballet National de Marseille (#merci)

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Ce qu’il y a de chouette avec le fait de découvrir la danse contemporaine, c’est que un rien vous étonne et vous passionne. Preljocaj, Millepied, … Le week end dernier, j’étais au Grand Théâtre de Provence pour une représentation du Ballet National de Marseille. Le BNM. Une troupe jeune mais certainement pas débutante. Pour Extremalism, ils étaient trente sur scène, des corps divers, et une vertu commune, le talent.

Extremalism parle d’on ne sait quoi. On doit donc faire avec son imagination de spectateur.

Pour ma part j’y ai vu les hommes, le monde et nos sociétés. La troupe, forêt de bras, de jambes, solidaires dans l’adversité.Pour nous, sur cette belle scène, comme un feu, cette troupe craquait, soufflait, mais aussi regardait d’un seul homme, ployait d’un seul geste.

J’y ai vu une tribu qui honorait un dieu étrange, une tribu qui jouait les moulins à vents sur un Vivaldi exaltant.

J’y ai vu une tribu soudée, dérangée parfois par un regard singulier, une tentative d’évasion, vite réglée.

J’y ai vu une foule qui plébiscitait du spectacle, haranguait l’amour, le combat, avec rage.

J’y ai vu une tribu qui tombait. Fusillée.

J’y ai vu une tribu prisonnière de barreaux sombres, sous un ciel bancal et trop puissant.

J’y ai vu une foule qui se surveillait, les hommes supervisant les femmes, comme des chiens enragés, les femmes matant du regard les hommes, gardiennes inflexibles.

Et toutes ces tribus se mouvaient en groupe, avec une approche du corps étonnante. La synchronique des corps, même dans le silence absolu, paraissait magique. Les prouesses physiques résidaient surtout dans l’originalité des gestes, des mains tendues, des pas furtifs ou exigeants, en l’air, sur une jambe, un peu sur le sol. On souriait peu sur scène. Peut-être une ou deux fois lorsqu’un humain en sauvait un autre, le temps d’une brève étreinte, une tête posée sur une épaule, un instant de fraternité.

Lorsque la lumière revient sur scène, quatre-vingt minutes se sont écoulées. Une broutille dans l’histoire de l’humanité. Un instant précieux et trop court dans l’histoire de l’art. Les visages des danseurs enfin humains, souriants, beaux. Le public ne s’y trompe pas, il applaudit longtemps, avec ferveur. En sortant, pleine d’émotion, je croise Valeria, une des danseuses, au regard si présent, ouf, je peux lui dire mon admiration. Merci aux danseurs, et aux directeurs artistiques, EMIO GRECO & PIETER C. SCHOLTEN.

Référence : quelques mots sur la création de Extremalism http://www.numeridanse.tv/fr/video/3646_extremalism-la-force-dune-creation

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