Café in MUCEM – Marseille

Le MUCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) est un de mes plus beaux endroits du monde. L’architecture est forte, la vue sur la mer affolante, et le lieu toujours bondé de marseillais curieux et rieurs. Le MUCEM propose ces jours-ci une exposition sur le café.

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La proposition est hétéroclite. Peinture, dessin, document géopolitique, carte, planche scientifique, poème, texte littéraire, discour d’expert-e. On apprend des tas de choses.On prend le sujet du café, on le tourne dans tous les sens, on l’agite, si bien que l’on meurt d’envie dès le milieu de l’expo de s’asseoir et déguster un café corsé, seule, ou en tribu, ou avec un amoureux. On choisirait une échoppe vénitienne, parisienne ou marocaine.

Mais il faudra attendre. Attendre d’avoir appris que le Yémen a tenu pendant 10 siècles le monopole de la production de café. Attendre d’avoir réalisé que le café a bouleversé les religions, apparaissant comme une innovation, dont il fallait statuer la vertu ou le vice. Attendre de regarder pousser le café. #Le-saviez-tu ? Le café est un fruit, qui ressemble à une cerise. On lui retire sa pellicule, et on trouve une graine, verte, il est ensuite torréfié (et non brûlé) pour développer sa saveur. Le café est une petite chose fragile qui doit être traitée correctement. Pour en savoir plus, vous pourrez toujours discuter avec un véritable barrista. Car tout barrista que se respecte connaît sur le bout des doigts les différentes sortes de café du monde, et sait préparer son café pour en extraire exactement 21% de la matière initiale.

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On apprend aussi à Café In MUCEM que la café a débarqué à Marseille en 1644. Et  que le premier débit ouvre en 1671, près du palais de la bourse, et puis les établissements se multiplient. Souvent il y a de la résistance. Mais voilà, aujourd’hui nous avons tous notre troquet préféré, qui nous est cher, pour l’arôme de son café, pour sa clientèle ou son patron…

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On croise dans cette expo du beau monde. Brassaï, Picasso, Cartier Bresson, Sartre, Doisneau, évidemment, les intellos, tous au café parisien. Yves Simon nous parle aussi avec grande sincérité de ce qu’il a trouvé et ne cherche plus dans les bistrots, avec nuances. On tombe sur Coffee and Cigarettes de Jim Jarmush, ça donne envie de reprendre la clope.

 

Bref. La café, la plante. Le café, enjeu commercial. Le café, lieu politique et social. Le café, art de vivre. Vite, vite, on court retrouver une tasse fumante et serrée.

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