Après l’apprentissage de la pleine conscience, après la pratique (libre) de la méditation, je me penche maintenant sur les bienfaits de la sophrologie. Je débute à peine, donc je ne commenterai, ni ne tirerai de conclusion trop hâtive sur la sophrologie. [Hiiiiiiiiiiii, c’est trop bien !] Néanmoins, l’autre jour, alors que je me trouvais en plein exercice, les doigts posés sur la base du cou, en train de souffler doucement de l’air pour évacuer les tensions qui habitaient mon corps (parce que les tensions du corps sont une prison de l’esprit, c’est connu), je me disais, que je devais avoir l’air d’être en plein délire new-ageux, avec mes yeux fermés, et ma conviction profonde que cet instant là me faisait du bien.
Plus tard, je songeais joyeusement à nouveau à ces pratiques simples : respiration, body scan, concentration sur le son ou la peau, souffler pour évacuer les tensions, inspirer pour s’emplir d’énergie, visualisation des scènes difficiles que l’on prépare, que l’on répare. Des outils faciles à utiliser, saupoudrés dans ma journée, mais surtout : des rituels. Des rituels à moi. Des moments forgés pour penser à moi, pour prendre le temps de me pencher sur ma petite vie. Pourquoi ces rituels sont-ils devenus essentiels ? Pourquoi maintenant ? Parce que. Je suis parfois, perdue, noyée, paumée. (Pas vous ? Bravo !)
Ces rituels me ramènent à moi, dans un cocon où je suis en confiance. Ces sensations – peut être fausses – de clarté, de force, m’accompagnent ensuite pour affronter les situations difficile ou prendre plaisir à la vie, sans peur. Ces rituels solo, que sont la méditation ou la sophro, se prolongent aussi dans les rituels de groupe. Les repas de famille du dimanche (ou du jeudi soir, qu’importe) sont des moments forgés pour entrer en contact avec ma tribu. Les rencontres entre ami-e-s mojitos-book-club-atelier-noich-franck-reviens, aussi. Des moments où l’on se pointe au naturel et sans enjeu, des moments habituels, confortables (mais pas sans surprise, mes ami-e-s sont formidables)
Et puis, il y a les rituels secrets. Les rituels d’objets, de symbole, les moments de sens. Quelques exemples ? Allez, je vous dis.
Le moment spécial où je vide mes poubelles, et j’entends la voix de ma masseuse chinoise susurrer, “Virginie, le corps, c’est comme une maison, il faut descendre les poubelles, sinon ça macère, l’odeur devient intenable, on tombe malade”. Et systématiquement, en jetant mes poubelles, je m’interroge sur mes déchets de corps et d’âme. Parfois, je trouve, et je décide de résoudre ce machin qui pourrit – ou pas.
Un autre. Dans ma voiture, il y a cette plume de paon, une vraie, qui traine dans ma voiture, et qui s’envole parfois. Cette plume est le souvenir d’un moment spécial, un moment où quelqu’un m’a dit “ce que tu fais est chouette, je veux que l’on bosse ensemble”. Elle symbolise la confiance, le désir, que j’ai inspiré. Mais c’est aussi une vraie plume de paon, symbole de l’apparat. Et si certains matins, je ne me sens pas à la hauteur, cette plume me rappelle que je peux toujours faire semblant, avec un sourire et une grande respiration.
Ces rituels, petits, grands, idiots, sont surtout les miens. Tailor made. Symptômes de ma fragilité, relais de ma force.
Et puis, il y a aussi les autres rituels. Ceux que je n’ai pas choisi. Ceux des autres. Le rituel de se réunir pour des valeurs qui me touchent peu, le rituel d’une société à laquelle je n’adhère pas toujours. Depuis que j’ai identifié la symbolique de mes propres rituels, je puis aisément refuser les autres. Ou décider de m’y plier si cela peut ajouter de la joie à la vie de ceux que je respecte ou que j’aime. Certains me croient sauvage, timide, indifférente, pimbèche. Disons que je choisis mes célébrations…
Allez. Joyeux Noël, Félix…