Culture numérique, les signaux faible de notre futur.

Il y a quelques semaines, TheCamp recevait Nicolas Nova. Un anthropologue dont le sujet de prédilection est la technologie. Dans un amphi réunissant startuper et fan du bonhomme, Nicolas nous a donné un aperçu de ce que pourrait être notre futur numérique. Son credo ? Les signaux faibles, tirés d’usages innovants d’artistes numériques pourraient être un indicateur de ce que le monde pourrait être demain.

 

nicolas nova at the camp

Culture numérique. Nicolas Nova étudie les technologies, et son dada du moment est l’étude de la culture numérique. Culture, au sens création artistique. Numérique, au sens logiciel, algorithme, code, outils. Voici quelques exemples de créations d’œuvres culturelles triées sur le volet que Nicolas partage en introduction de sa présentation.

La création originale. Mais que se passe-t-il lorsque les machines génèrent des œuvres d’un style nouveau, par association, recombinaison, mélange. On peut se laisser aller à cette réflexion en observant le résultat des artistes suivants :

  • Greg Borenstein a codé un logiciel qui créée une bande dessinée en associant des passages de romans policiers, avec des photos trouvées sur Flickr, qu’il assemble après un travail graphique noir et blanc. Le résultat ressemble à une bande dessinée, qui a du sens, une esthétique et une cohérence pour nous, humains. http://gregborenstein.com/comics/generated_detective/1/
  • Darius Kazemi aime mélanger les contenus et joue avec des bots, notamment sur Twitter. par exempele, il crée des headlines de journaux fantaisistes, qui parfois ressemblent comme deux gouttes d’eau à nos actualités (ou pas). Mais moi, j’aime bien celui-là. Évidemment, toutes ces œuvres sont disponibles sur github en open source.
  • Bernard Bauch fait partie des ghost writers, un artiste qui ordonne aux machines de générer du contenu automatiquement à partir de commentaires aspirés sur YouTube. Le livre est packagé et publié sur Amazon, qui a du mal à distinguer un vrai livre d’un faux. https://www.amazon.in/This-fuck-Matooli-Rkotm-ebook/dp/B008UCCWGK
  • La tête tourne un peu lorsque Nicolas explique qu’un artiste génère avec des robots de la musique, destinée à être écoutée par des robots, postée sur Spotify, créant un trafic réel entre robots, et alimentant la machine à monétiser de ce genre de plateforme.

Mixer, métisser, c’est prêt. Nicolas Nova nous rappelle néanmoins que cette façon de mixer, mélanger, reprendre et tordre n’est pas nouvelle. C’est peut être nouveau dans les cultures numériques, au sens artistiques, mais ceci est un procédé que les adeptes du métissage, mélange, et inspirations multiples utilisent depuis longtemps (par exemple, le Reggae). Il souligne également que ce niveau de manipulation de données, de mixage, n’est possible que parce que nos outils numériques, les formats des données sont standards, ont atteint une certaine maturité. Par ailleurs, ce jeu artistique sur l’automatisation (de la génération de contenu, à la publication, en passant par la monétisation) est extrêmement précieux puisqu’il met à nu les limites de la mécanique de nos outils et plateformes numériques, nous explique Nicolas Nova.

So what ! Que se passe-t-il quand ces procédés de génération d’œuvre ou de contenu atterrissent dans la vraie vie, pour servir des entreprises ? On tombe sur des articles de journaux générés automatiquement dans Forbes grâce à Narrative Science. On tombe cette notion de centaure , association pour le meilleur de l’homme et de la machine,  répandue dans le milieu des échecs.

Qu’en conclue notre anthropologue ? Premièrement. Les hommes ont effectivement intégré la technologie, ils ont une relation avec les machines, mais le niveau de maîtrise et de compréhension est plus élevé que ce qu’on le croit. Néanmoins, il reste des études à conduire pour comprendre notre relation aux outils numériques, automatisés, ou non. Deuxièmement. Il existe des pistes où l’homme et la machine, peuvent faire des choses positives, collaborer pour créer quelque chose de nouveau. Troisièmement. Ignorer la puissance des machines, n’aidera pas à empêcher la possibilité qu’elles remplacent l’homme dans des domaines.

 

Note : je recommande cette présentation faisant le point sur la collaboration homme machine, en type Centaure, par Amy Kruse « Human 2.0: How to Build a Centaur & Why It’s Going to Change the World” https://www.youtube.com/watch?v=O4AvEgoS2cs

** Picture by Ecochard Claude

 

One comment

  1. “Mixer, métisser, c’est prêt” Après la ratatouille, voici venu l’ère de la DATAtouille 🙂

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