Le son palpite.
Le reste aussi.
À la mesure.
Alignement.
Déhanchement.
Une main, une note.
Ondulation.
Une et plusieurs.
Dans le désert.
Libération.

Le son palpite.
Le reste aussi.
À la mesure.
Alignement.
Déhanchement.
Une main, une note.
Ondulation.
Une et plusieurs.
Dans le désert.
Libération.
Parmi les multiple choses qui éveillent ma curiosité, il y a le dessin. Il va sans dire que toute personne capable de capturer sur une feuille un monde réel ou fantastique par un stylo a toute mon admiration. C’est pour cette raison que lorsque artpress a annoncé la disponibilité de places pour le Salon du Dessin Érotique, à Paris, pile poil la semaine de mon passage à la capitale, je n’ai pas hésité longtemps. Par curiosité, allons-y, me suis-je dit, munie de mon invitation.
SALO VII réunit boulevard Ménilmontant, près de 135 artistes, sous l’orchestration de Laurent Quénéhen. L’entrée est à prix libre, et je me défais finalement de mon invitation gratuite pour pouvoir contribuer et soutenir ce salon au moment d’y entrer (mais merci artpress, c’était généreux ce geste).
Le lieu, grand et lumineux, ambiance béton, ferraille et murs blancs invite à la déambulation devant les œuvres. Que trouvons nous dans ce salon ? Des corps explorés. D’homme, de femme. Un, deux, trois. Des corps de près, de loin. Des techniques de représentations variées – du stylo bille au lin cousu, de la peinture, en passant par des crayonnés noir et blanc. La diversité des styles est au rendez-vous. Le degrés d’érotisme varie également d’une œuvre à l’autre, mais comme disait Picasso “Un tableau ne vit que par celui qui le regarde”, et en matière d’érotisme, je crois religieusement à la diversité de nos attractions. Et le public ? Le public de l’exposition est composé d’artistes, de connaisseurs, de curieux et curieuses comme moi. Point de gêne ici, puisque on se trouve aussi dans un lieu politique qui revendique la possibilité de librement exprimer les sexualités, les corps imparfaits, les corps érotisés.
Et l’esthétique ? J’ai croisé quelques œuvres curieuses, bouleversantes, drôles. Où la réalisation forçait mon respect. En voici quelques unes – beware, explicit images. Je retiens plus particulièrement Rita Renoir et Bertrand Robert. Un salon et des auteurs à suivre…
Octobre. October. Inktober. Inktober is over.
Le mois de l’encre, des dessinateurs du dimanche ou professionnels, des illustrateurs tenaces, des curieux et courageux.
Un mois de dessin quotidien, chaque jour différents, inspiré par un thème publié par @Inktober que l’on peut décider de ne pas choisir. Parce que qu’il y a moult alternatives, le monde des créatifs étant un peu rebelle et fait d’explorateurs et exploratrices passionnés, on pouvait suivre les thèmes de Boulet qui est assez joueur avec sa pseudo liste officielle, celle de NarutoInktober, mais également plein d’autres propositions, répertoriées ici.
Inktober n’a pas de règle de bien séance, et c’est ce qui rend l’expérience fabuleuse.
La liberté. La liberté d’Inktober est grande. Pas d’orga qui cravache-relaie-communique-valorise, pas de récompense, pas de gagnant, pas de perdant, pas de cadeau. On peut le faire ou pas, le faire à moitié ou en entier (les puristes, crieront au crime), moi j’ai pris le parti de faire comme ça viendrait. C’est un truc entre soi et soi. Résultat, j’ai loupé deux jours et j’ai fini avec quelques jours de retard. J’ai triché avec des combo de thème. Mais peu importe, je l’ai fait à mon rythme de travailleuse le jour et maman le soir.
L’apprentissage. Franchement, ce qui est cool, avec Inktober, c’est de dessiner. De penser à son thème, choisir sa composition, et essayer. L’imperfection est plus qu’admise. Aaucun de mes dessins n’est juste en perspective, en ombre, en proportion, mais c’est mineur, parce que le délice, dans cette affaire de crayon noir et d’encre, c’est d’apprendre, de comprendre, d’oser, de tester son trait, son matériel, papier, stylo. Moi qui était une accro du Faber-Castell, me voici raide dingue de Micron.
Le partage. Ben oui. Un peu aussi. C’est cool de partager sur les réseaux sociaux ses œuvres, oser populariser le fait que l’on puisse passer trente minute ou une heure par jour à crayonner, et contrer le classique “j’ai pas le temps, je suis occupée, c’est impossible, j’ai pas une minute”, en papoter avec les amis irl et suivre la créativité, la poésie et l’humour des copains et copines qui se sont lancés dans #Inktober aussi.
On se retrouve pour #inktober2019 ?
Aujourd’hui s’achève ma série d’expositions. Trois expositions en collaboration avec des peintres et photographes, qui ont permis d’afficher mes textes poétiques sur les murs, à Aix et Marseille. L’expérience vaut le coup, pour ce qu’elle apporte d’expérimental et d’émotion.
Expérimental. La réalisation des panneaux, trouver un imprimeur, comprendre son métier, lui expliquer le mien, enfin, ma passion.
Émotion. Échanger avec d’autres artistes (quel que soit le média, mot, peinture ou photo, nous partageons notre âme, et c’est bien cela qui est beau, révéler notre âme), ne pas être d’accord, ou être très d’accord, … Et le public. Parlons-en de ce public. Intimidant. Qui déambule devant ton âme. Qui commente, ou pas, qui pose des questions ou pas. Ce public, qui te prend dans les bras parce que ce texte l’a touché. Qui te raconte qu’il a frissonné en lisant celui-là. Ou qui repart indifférent (et c’est pas grave, le public a tout les droits).
Ce cycle d’exposition achève une période d’écriture pour moi. Une belle période dont on trouvera la presque intégralité ici. Pour varier les plaisirs, je me plonge maintenant dans un chantier un peu plus long, et un peu moins visible. La création demande du temps, de la confiance et parfois du mystère…
Un grand merci donc à Sandrine et Christophe, qui sont venus me solliciter pour le concept <pulse>, leur confiance, leur énergie, puis, Jean Yves Fine, Marie Laure Bardy, Eric Weber et Hannibal Renberg pour le collaboration sur les expositions qui ont suivies.
Some pic à la Maison Buon by Mona de Wow Agency
Il y a quelques semaines, TheCamp recevait Nicolas Nova. Un anthropologue dont le sujet de prédilection est la technologie. Dans un amphi réunissant startuper et fan du bonhomme, Nicolas nous a donné un aperçu de ce que pourrait être notre futur numérique. Son credo ? Les signaux faibles, tirés d’usages innovants d’artistes numériques pourraient être un indicateur de ce que le monde pourrait être demain.
Culture numérique. Nicolas Nova étudie les technologies, et son dada du moment est l’étude de la culture numérique. Culture, au sens création artistique. Numérique, au sens logiciel, algorithme, code, outils. Voici quelques exemples de créations d’œuvres culturelles triées sur le volet que Nicolas partage en introduction de sa présentation.
La création originale. Mais que se passe-t-il lorsque les machines génèrent des œuvres d’un style nouveau, par association, recombinaison, mélange. On peut se laisser aller à cette réflexion en observant le résultat des artistes suivants :
Mixer, métisser, c’est prêt. Nicolas Nova nous rappelle néanmoins que cette façon de mixer, mélanger, reprendre et tordre n’est pas nouvelle. C’est peut être nouveau dans les cultures numériques, au sens artistiques, mais ceci est un procédé que les adeptes du métissage, mélange, et inspirations multiples utilisent depuis longtemps (par exemple, le Reggae). Il souligne également que ce niveau de manipulation de données, de mixage, n’est possible que parce que nos outils numériques, les formats des données sont standards, ont atteint une certaine maturité. Par ailleurs, ce jeu artistique sur l’automatisation (de la génération de contenu, à la publication, en passant par la monétisation) est extrêmement précieux puisqu’il met à nu les limites de la mécanique de nos outils et plateformes numériques, nous explique Nicolas Nova.
So what ! Que se passe-t-il quand ces procédés de génération d’œuvre ou de contenu atterrissent dans la vraie vie, pour servir des entreprises ? On tombe sur des articles de journaux générés automatiquement dans Forbes grâce à Narrative Science. On tombe cette notion de centaure , association pour le meilleur de l’homme et de la machine, répandue dans le milieu des échecs.
Qu’en conclue notre anthropologue ? Premièrement. Les hommes ont effectivement intégré la technologie, ils ont une relation avec les machines, mais le niveau de maîtrise et de compréhension est plus élevé que ce qu’on le croit. Néanmoins, il reste des études à conduire pour comprendre notre relation aux outils numériques, automatisés, ou non. Deuxièmement. Il existe des pistes où l’homme et la machine, peuvent faire des choses positives, collaborer pour créer quelque chose de nouveau. Troisièmement. Ignorer la puissance des machines, n’aidera pas à empêcher la possibilité qu’elles remplacent l’homme dans des domaines.
Note : je recommande cette présentation faisant le point sur la collaboration homme machine, en type Centaure, par Amy Kruse « Human 2.0: How to Build a Centaur & Why It’s Going to Change the World” https://www.youtube.com/watch?v=O4AvEgoS2cs
** Picture by Ecochard Claude @Klodeko
Une exposition Artistes & Robots ? Au Grand Palais.
Impossible de louper cette occasion mêlant deux de mes passions, technologie et art. Le Grand Palais nous régale d’une série d’installations des années 70 à nos jours, sur la créativité des artistes sur le thème ou le media de la mécanique, la programmation, des logiciels apprenant, et du mélange des genres. Chaque installation est à vivre, puisqu’il s’agit bien, pour nous humains, de nous placer devant des expériences inédites, et d’explorer ce qu’elles provoquent ou révèlent de nous. Quelques expériences étonnantes.
“Human Study #2 de Patrick Tresset
Trois robots studieux qui regardent et dessinent. Appliquer une mise en scène scolaire avec un pupitre, une gestuelle humaine (regarder, dessiner, regarder, dessiner) à une machine composée d’une caméra connectée à un bras mécanique. L’expérience nous donne l’impression d’observer de vrais écoliers. C’est troublant.
#ArtistesEtRobots au Grand Palais, aux frontières de la science fiction. Ici “Human Study #2, La Grande Vanité au corbeau et au renard” de Patrick Tresset. pic.twitter.com/c65EkpPXkf
— Mathilde Lubrano (@LubranoMathilde) 8 juillet 2018
Reflexão #2 de Raquel Kogan
Une chambre noire, la chambre de la matrice, avec des miroirs, réflexions infinies, des chiffres défilent. On y entre, en silence, les chiffres défilent toujours, sur nous, malgré nous. On peut y jouer des heures, à regarder ces colonnes, nous parcourir, imperturbables, ou presque, puisque notre présence y incruste des zones d’ombre.
Pissenlits de Michel Bret et Edmond Couchot.
Des pissenlits géants, flottent sur un écran. Ils réveillent notre envie de souffler. Heureusement Bret et Couchot ont pensé à tout. Un pupitre, un micro, une indication “soufflez”. Là, l’intensité du souffle du spectateur est capturée, et reproduite en temps réel sur ces pissenlits, qui se dénudent pour notre plus grand plaisir. Nul ne résiste. L’humain reprend le pouvoir sur l’image et sourit. En boucle.
Fleurs de @ChevalierMiguel
Ici, Miguel Chevalier propose de mettre en scène des fleurs géantes exotiques et inventées, et nous offre de les voir grandir, saluer, et disparaître. Cycle naturel virtuel. L’immensité d’une nature colorée, sous nos yeux, à portée de main. Hypnotique.
ORLANOIDE de Orlan
Le summum de la réflexion, et du clash humain-robot. La plasticienne française Orlan installe un robot à son image (du moins à son visage), doté de logiciel apprenant, et d’interface de communication avec le monde, de bras mobiles, bref, un robot humanoide. Orlan nous propose un dialogue entre elle, présente en vidéo enregistrée, et son double, présente au Grand Palais. Nous assistons à leur échange, les deux voix, l’une après l’autre, Orlan apprend à sa version robot à déclamer de la poésie, à intégrer le fait qu’elle n’aura jamais d’émotion puisque elle est un robot. Et, heureux hasard, au beau milieu de ce dialogue étonnant, débarque Orlan, la vraie, en chair et en os, microphone en main, qui explique son procédé, sa démarche artistique. Nous voici temporairement avec trois versions d’Orlan, plus ou moins incomplètes. Et une espèce de mise en abime qui donne le vertige. Une vision de nos futures vies parallèles et complexes, mêlant représentations réelles et logicielles ?
L’exposition est finie. Oui, en faire la promotion alors que vous ne pourrez pas allez voir ces merveilles, c’est moche. Mais l’intégralité de l’exposition est très bien expliquée ici [PDF], vous pouvez butiner dans la liste des artistes présentés ici, et je vous encourage à faire un tour sur ce qu’en ont dit les visiteurs, sur #ArtistesEtRobots.
La Friche La Belle de Mai accueille une exposition aux influences populaires mexicaines. Trop d’artistes pour être cités, mais je partage ici quelques trésors. Du noir et blanc, de la lithographie, des masques traditionnels ou moins classiques. A voir. Pour l’agitation et la créativité graphique.
Il y a également en ce moment une exposition sur Empathie et Travail que je vous recommande…
J’aime le lieu de la Friche La Belle de Mai. J’y ai de beaux souvenirs, de rêveries, de lumières, d’éclats de rire, de légèreté. J’aime ses murs, le béton et ses fenêtres. Dimanche dernier, j’y flânais, et je visitais les expos.
Travail. C’est le thème de Janvier et Février. Outre des conférences, et des installations, il y a une exposition de Harun Farocki, nommée Empathie. Empathie et travail, me demandais-je. Comment l’artiste s’y prendra-t-il ? J’ai visité, et je répondrais “Il s’y prend fort bien”.
L’exposition est faite de montage vidéo que feu Harun Farocki exerçait beaucoup. On trouve dans cette expo feutrée des travailleurs du monde entier. Le tour de force de l’artiste, est de mettre les travailleurs en parallèle. Ces films ou images mises côte à côte, créent une universalité et une vision de classe, de masses, que notre société lisse et “UX designée” ne nous permet plus de voir. Tout est devenu si simple. La production est si loin de nous.
J’ai donc adoré les œuvres suivantes :
A vous de monter au cinquième étage de la Tour Panorama, et d’expérimenter…
Var. Toulon. Hôtel départemental des arts. Moebius. Celui-là même.
Les lecteurs de Moebius apprécieront, le cœur battant. Les autres découvriront un artiste aux talents multiples. Moebius, Giraud. Western, science fiction. Huit salles splendides. Des personnages en quête de sens. Trimballés dans des mondes. En noir et blanc ou en aquarelles vives. Les salles au parquet craquant, presque vides. Regarder les planches. Lire. Ou juste laisser son regard danser.
Moebius a cette force de présenter le vide ou la cohue. D’alterner les temps bouillonnants et les minutes d’apaisement. Il nous aspire dans ses mondes. Et nous y colle par les détails ou la sérénité qui s’en dégage. L’exposition est magnifique.
Marseille. J1. Le hangar. Entre les terrasses du port et le MUCEM, à 10 mètres du départ pour l’Algérie. A 20 mètres au-dessus du quai. Le J1 est à prendre. En attendant, le J1 accueille les expos photo de Arles.
Huit expos retenues pour l’hiver. Dispersées dans ce hangar immense, aux fenêtres salées. On dévore tout des yeux. Les photos, esthétiques, féministes, dansantes, ou gifles du monde, des horreurs de la guerre aux innodations. Semences et graines de réflexions. Dedans comme dehors. De la profondeur, de la hauteur.
Dehors. La vue sur les 3 grues de la digue, la Major, le MUCEM, le Frioul, le port, les paquebots. Le front collé à la vitre. Les yeux dans le bleu.
More ? voir mes expositions préférées de Arles 2017, Arles 2016 ou Arles 2015…