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Wanted. La délicatesse des machines.

retro toy team

Les logiciels apprennent et prédisent. Ils apprennent. De la donnée des foules, de nos cycles standards et répétitifs, de nos tendances à faire comme d’habitude, de nos petites ou grandes vies rangées, en moyenne. Ils apprennent doucement, en silence, ils repèrent nos habitudes. Puis ils prédisent. Ils nous aident. Ils nous suggèrent de…

Évidemment, la question de la reproduction à l’infini des schémas et des cadres se pose, tout comme celle  du droit à l’écart. Comment allons-nous prendre des chemins de traverse, si les machines nous gardent – malgré elle, au nom de notre passé – dans le droit chemin, et nous entraînent vers un futur parfait, prédit et tailor-made ? Le métier qui nous ira, par le chemin que nous aimerons, ou qui conviendra le mieux à nos capacités. Peut-être, les machine apprendront-elles à lâcher du lest, à nous livrer de petites folies de temps en temps, pour soulager la norme, pour satisfaire nos envies d’autre et d’ailleurs. Peut-être.

Mais quid de la vélocité des logiciels qui nous accompagnent chaque jour pour comprendre nos brisures de vie. Celles du déclic. Celles du destin. Quid de la capacité des machines à comprendre que ces fleurs que nous achetions n’ont plus lieu d’être nos préférées, et qu’elles nous feraient presque mal aujourd’hui puisque la personne qui nous les offrait a disparu. Comment les machines apprendront-elles à ne plus nous suggérer d’écrire à un tel ou une telle puisque nos routes se sont séparées ? Quid de l’adaptation des machines à nos propres éclairs de lucidité, imprévisibles. De ceux qui nous font dire : je ne peux plus, je ne veux plus, je suis prisonnier, je change. Comment les machines comprendront-elles nos étapes de vie, si personnelles, si intimes, ces marches franchies, on ne sait pas bien comment – parfois bien malgré nous et dans le chaos.

Rassurons-nous. En moyenne, tout se passera bien. Une brisure ? Le temps fera son œuvre aussi sur les logiciels, qui repèreront nos changements d’habitude, referont le travail d’apprentissage, dans notre sillage. A l’échelle d’une vie, mes logiciels et moi-même évoluerons en duo, jumeaux, accordés. Mais, loin des moyennes, dans ma vie de tous les jours, dans mon présent, comment les machines apprendront-elles la délicatesse des amies et des proches ? Cette délicatesse qui permet d’éviter les sujets qui assombrissent, de ménager les esprits et les cœurs, de faire une ellipse, de comprendre que pas maintenant mais sans doute plus tard, de garder le silence. Cette délicatesse qui nous rend si précieux.

Je n’ai rien trouvé sur la question. Je scrute les internets et je vous tient au courant.

PS : quelques articles sur l’intersection homme, machine et émotion, en attendant

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Plaidoyer pour le flou …

bus dot

Bus Dots by Julien Tatham – http://reflectingstory.com/

Peut-être. Peut être est-ce parce que j’ai repris des forces pour partir en croisade. Peut être est-ce parce que je suis entourée de personnes bienveillantes. Peut-être est-ce parce que j’évolue dans un contexte complexe. Peut être est-ce parce que mon année fût rude, faite de hauts, de bas, et qu’il a fallu de la douceur de de la patience pour traverser tout cela. Mais voilà. Voilà.

Feminazi, black face, extrait vidéo percutants hors contexte, vindicte publique, les pour à fond, les contres tellement motivés, les tweet clash à rebondissement… Je suis fatiguée. Je suis fatiguée du passage à l’échelle, de l’ampleur que cela prend. De ces messages ou reportages si nets : bon ou mauvais. Et si ? Et si certaines choses étaient floues. Et si des paroles, des actes étaient la résultante de choses complexes. Pourquoi ne pas reconnaître des choses comme la maladresse, l’imperfection, l’aveuglement, la peur, l’inculture, les biais ? Les réseaux sociaux, les blogs, (comme les les cafés à leur époque), ont libéré la parole et il est évident que les positions exprimées ne sont pas toutes celles de spécialistes-super-pointus-qui-doivent-forcément-savoir-que. Tout cela reste imparfait et inégal.

Disclaimer, je ne dis pas qu’il faut laisser le bénéfice du doute aux habitués du mépris de l’humain et de l’humanité, aux racistes et aux sexistes qui portent leur haine en bandoulière depuis des mois [*]. Je parle ici des autres, de ceux qui tentent un truc, un commentaire, une prise de position, peut être nouvelle, qui développent des idées, s’essaient à la liberté de parole, à l’humour, et pour qui on hurle si vite au scandale.

Il faut bien discuter, échanger, n’est ce pas. Alors comment ?

Que l’on avance une idée, et que quelqu’un demande comment elle a éclot. Oui.

Que l’on puisse enrichir cette idée et lui donner une autre perspective. Oui.

Que des arguments contraires soient développés, entendus. Oui.

Mais que l’on doive dans l’urgence et impérativement classer. Hop. Dans le bac à linge sale, les gens qui aiment Johnny, les joueurs de foot, les mecs qui commentent #balancetonporc, les femmes qui commentent #balancetonporc. Et dans le tiroir des chaussettes propres, les militants écologistes, les féministes, les entrepreneurs, les pro miss france rousse, les grévistes (cherchez pas, ce sont encore des exemples pris au hasard). Non.

Redonnons de la place au flou, à l’indéterminé. Essayer de comprendre le cheminement d’une pensée, cela demande du temps, du cerveau, du cœur. Cela demande de se parler, de s’écouter. Cela demande aussi d’admettre que les failles, les faiblesses, les manques fassent partie du débat. Nos faiblesses. Et celles des autres.

Il me semble que à l’heure du machine learning  prédictif et de l’ordinateur quantique, il faudrait tourner le dos aux positions binaires (#instantGeek) et nous munir de points de vue subtils, et de conclusion nuancée. Pour le bien-être du plus grand nombre, pour diminuer l’agitation de ce monde.

#bisou

Crédit : Photo de Julien Tatham, Reflecting Story, avec son aimable autorisation. La  photo est tirée de son exposition ‘Us Stop’. Julien peint, dessine, compose, arrange avec une poésie remarquable… Un artiste à découvrir ici : http://reflectingstory.com/

[*] cher troll, ici tu pourras faire ton beurre

Du body scan à la plume de paon

masque punu

 

Après l’apprentissage de la pleine conscience, après la pratique (libre) de la méditation, je me penche maintenant sur les bienfaits de la sophrologie. Je débute à peine, donc je ne commenterai, ni ne tirerai de conclusion trop hâtive sur la sophrologie. [Hiiiiiiiiiiii, c’est trop bien !] Néanmoins, l’autre jour, alors que je me trouvais en plein exercice, les doigts posés sur la base du cou, en train de souffler doucement de l’air pour évacuer les tensions qui habitaient mon corps (parce que les tensions du corps sont une prison de l’esprit, c’est connu), je me disais, que je devais avoir l’air d’être en plein délire new-ageux, avec mes yeux fermés, et ma conviction profonde que cet instant là me faisait du bien.

Plus tard, je songeais joyeusement à nouveau à ces pratiques simples : respiration, body scan, concentration sur le son ou la peau, souffler pour évacuer les tensions, inspirer pour s’emplir d’énergie, visualisation des scènes difficiles que l’on prépare, que l’on répare. Des outils faciles à utiliser, saupoudrés dans ma journée, mais surtout : des rituels. Des rituels à moi. Des moments forgés pour penser à moi, pour prendre le temps de me pencher sur ma petite vie. Pourquoi ces rituels sont-ils devenus essentiels ? Pourquoi maintenant ? Parce que. Je suis parfois, perdue, noyée, paumée. (Pas vous ? Bravo !)

Ces rituels me ramènent à moi, dans un cocon où je suis en confiance. Ces sensations – peut être fausses – de clarté, de force, m’accompagnent ensuite pour affronter les situations difficile ou prendre plaisir à la vie, sans peur. Ces rituels solo, que sont la méditation ou la sophro, se prolongent aussi dans les rituels de groupe. Les repas de famille du dimanche (ou du jeudi soir, qu’importe) sont des moments forgés pour entrer en contact avec ma tribu. Les rencontres entre ami-e-s mojitos-book-club-atelier-noich-franck-reviens, aussi. Des moments où l’on se pointe au naturel et sans enjeu, des moments habituels, confortables (mais pas sans surprise, mes ami-e-s sont formidables)

Et puis, il y a les rituels secrets. Les rituels d’objets, de symbole, les moments de sens. Quelques exemples ? Allez, je vous dis.

Le moment spécial où je vide mes poubelles, et j’entends la voix de ma masseuse chinoise susurrer, “Virginie, le corps, c’est comme une maison, il faut descendre les poubelles, sinon ça macère, l’odeur devient intenable, on tombe malade”. Et systématiquement, en jetant mes poubelles, je m’interroge sur mes déchets de corps et d’âme. Parfois,  je trouve, et je décide de résoudre ce machin qui pourrit – ou pas.

Un autre. Dans ma voiture, il y a cette plume de paon, une vraie, qui traine dans ma voiture, et qui s’envole parfois. Cette plume est le souvenir d’un moment spécial, un moment où quelqu’un m’a dit “ce que tu fais est chouette, je veux que l’on bosse ensemble”. Elle symbolise la confiance, le désir, que j’ai inspiré. Mais c’est aussi une vraie plume de paon, symbole de l’apparat. Et si certains matins, je ne me sens pas à la hauteur, cette plume me rappelle que je peux toujours faire semblant, avec un sourire et une grande respiration.

Ces rituels, petits, grands, idiots, sont surtout les miens. Tailor made. Symptômes de ma fragilité, relais de ma force.

Et puis, il y a aussi les autres rituels. Ceux que je n’ai pas choisi. Ceux des autres. Le rituel de se réunir pour des valeurs qui me touchent peu, le rituel d’une société à laquelle je n’adhère pas toujours. Depuis que j’ai identifié la symbolique de mes propres rituels, je puis aisément refuser les autres. Ou décider de m’y plier si cela peut ajouter de la joie à la vie de ceux que je respecte ou que j’aime. Certains me croient sauvage, timide, indifférente, pimbèche. Disons que je choisis mes célébrations…

Allez. Joyeux Noël, Félix…

 

AMFT clash, 3 mois plus tard …

carte postale marseille

L’éco-sytème entrepreneur Aix Marseille bouge. Il a toujours été vivant, mais il s’est structuré grâce notamment au label French Tech Aix Marseille. Un peu de mise en commun, des événements pour rythmer l’année, un peu plus de networking, un peu plus de liant. Toujours pas la grande transparence, on a toujours l’impression que les décisions se passent au cours de dîners entre happy few, mais il y a du mieux. Il y a du mieux aussi parce que les startups se multiplient, les tiers lieux s’implantent, et se fédèrent, parce que il y a de joyeux lurons qui animent parfois des soirées, des apéros, des conférence, grandes ou petites, des meet-up. Parce que il y a TheCamp, parce que le paysage de la ville change, parce que Euromed, parceque Toulon et Avignon bougent. Bref, le cercle vertueux est en marche… Et tout cela alimenté par le talent et l’audace des habitants du coin. Ne l’oublions pas.

Dans quelques semaines le label French Tech sera remis entre les mains d’une nouvelle équipe, ou pas. Ici encore, on est dans le flou artistique marseillais. Ce que l’on sait c’est que l’ancienne équipe se renouvelle, puisque certains membres partent, et qu’une nouvelle équipe composée de 15 entrepreneur-e-s aimerait bien présenter sa candidature pour “coopérer avec le label Aix Marseille French Tech”. Je ne vais pas m’attarder sur les histoires liées à l’attribution du label French Tech, puisqu’elle plane bien loin de mes sphères d’influence – et sera le fruit de la réflexion d’une petite vingtaine usual suspects. Par ailleurs se positionner, pour cette nouvelle équipe Métropole Aix-Marseille 2.0, contre, ou au milieu, reste un exercice difficile et clivant, si on écoute le silence pesant qui règne sur le groupe Facebook Metropole AixMarseille 2.0 (plus de 240 membres, et si peu de causeries…). Bref, le dialogue déjà sous tension.

Négligeons donc l’instant présent, sur lequel nous n’avons pas de prise. Et sautons vers le futur. Trois mois après ce “clash”. Une fois l’échéance politicienne du label French Tech passée, lorsque les cartes du pouvoir seront redistribuées. C’est ce moment précis qui m’intéresse, que nous devons gérer en bonne intelligence, je crois. Soit il ne restera plus personne de cette nouvelle équipe 2.0 – et l’affaire nous aura fait perdre notre temps. Soit il en restera quelques uns. Et il faudra bien leur trouver une place, à ces hommes et ces femmes, avec ou sans label, prêts à donner un peu de leur temps et de leur énergie pour faire grandir notre territoire. Sans doute auraient-ils pu trouver un moyen plus doux pour débarquer, okay. Mais c’est avec eux qu’il faudrait travailler, en évitant la guerre de clan. Pourquoi faudrait-il être conciliant ? Pour être certains que leurs énergies et nos énergies déjà en mouvement se complètent. Pour que nous ne perdions pas encore notre précieux temps. Pour écouter leurs idées et bénéficier de leurs réseaux. Attachons nous, ensemble, et avec le plus grand nombre, à ne pas louper le virage de l’innovation et de l’international que doit aborder notre territoire. C’est bien cela qui mérite toute notre attention.

 

Note : évidemment, on me taxera d’utopiste, ou de vendue à la nouvelle équipe – que je ne connais pas – ou on pourra négliger l’opinion d’une petite voix qui ne siège pas dans les instances.  Qu’importe, ceux qui me connaissent savent que j’œuvre pour le territoire et sans étiquette, et sans volonté de pouvoir. Et ceux qui ont envie de savoir pourquoi et comment, pourront m’interpeller sur les réseaux, j’y suis souvent 🙂

 

Me, myself and I en harmonie (un peu plus)

my buddha

Depuis un an, bientôt, il y a une chose qui a révolutionné ma petite vie intérieure. Outil de survie, d’accompagnement nécessaire : la méditation – le courant de la pleine conscience. La découverte des émotions, la gymnastique intellectuelle de savoir quoi en faire, la capacité de reposer son esprit et de le rendre moins sensible au chaos de notre monde. Voilà ce qui m’a sauvée d’un naufrage qui pointait le nez. Je ne vais pas vous expliquer la méditation (vous avez sans doute DuckDuckGo, comme moi), mais je souhaite partager les quelques conséquences que cette pratique a eu sur ma façon d’aborder chaque matin.

Penser présent. Se défaire des projections futures, paris improbables et enchaînés. Combien de fois, lâchant prise sur le timing parfait, ai-je été surprise par une situation qui se déroulait si bien, dans le bonheur, en gérant l’imprévu en souriant. Exit le planning et l’anticipation. Exit cette tension qui oblige à être bien ici, et dans le lointain, avec toutes les hypothèses remaniées sans cesse, en live, en permanence. Exit tout ça. Bienvenu la sérénité.

Respecter son émotion. Marquer un temps, reconnaître et accueillir l’émotion, décider de sa réaction (sauf cas extrême de colère, on a le droit de tout envoyer bouler). Décider de mes réactions m’a permis de pratiquer de nouvelles stratégies : le silence, la fuite, la demande de délai, toutes ces choses que je ne me permettais pas jusque là, parceque, parceque, … allez savoir pourquoi.

Le moins de jugement. J’ai mes valeurs fondatrices – qui m’appartiennent. Et puis il y a mes comportements. Et entre les deux, un écart. Toute la richesse et la subtilité de la vie. Loin de juger mes faux pas, mes incidents, mes merdouillages, j’apprends à faire avec. Et à ne pas grossir mon panier de culpabilités inutiles. A réparer plutôt que de m’en vouloir. Alléger mon pas, donc.

S’économiser. Placer son énergie pour ce qui nous fait du bien (ce bien que l’on sait reconnaître puisque nos émotions nous l’indiquent). Je pensais savoir le faire. Je le fais mieux. Mais ce que je ne faisais pas ou à moitié, c’était faire le tri. Dire non. Repousser les choses, les gens qui peuvent me faire du mal (ce mal que l’on sait reconnaître puisque nos émotions nous l’indiquent, okay, vous avez compris, notre corps, ce héros). Ne pas saisir toutes les occasions de la vie, surtout si tout chuchote “non, il ne vaudrait mieux pas, I would prefer not to”, y inclus vos papillons de peur dans le ventre.

Ces changements ne sont pas arrivés en quelques jours, ni en trois mois. Il m’a fallu une année d’expérimentation, à mon rythme. Pas de routine, pas de challenge, juste des tests, des méditations plus ou moins régulières. La motivation de continuer prenait racine surtout dans mon ressenti. Le constat qu’une vie parsemée de moments de tranquillité, de sas de décompression, tels que la méditation en propose, est une vie qui s’apprécie plus, qui ne vous met pas à terre à la moindre embûche, même lorsque on se sent fragile. Bien sûr, il y a des hauts, des bas, des contrastes, des moments difficiles, des descentes, mais je ne crois pas qu’il soit écrit (ailleurs que sur les réseaux sociaux) que la vie doit toujours être splendide et magnifique.

Bref, cette vie, un peu nouvelle, est juste plus savoureuse, intense, et franchement joyeuse parfois. Un truc équilibré, que je souhaite à chacun.

Et puis …

 

 

 

2 min de Saeptem le soir, espoir…

J”ai très envie de partager avec vous l’expérience, l’exercice, la proposition de @Saeptem. Chaque jour, Saeptem nous fait part une réflexion personnelle, il brode délicatement un thème de vie, de société, de relation. C’est souvent rondement mené, bien dit et lu, et surtout ouvert et généreux. Une réflexion, loin de tout jugement, un partage sincère et simple. Depuis fin juillet, il enregistre et nous offre chaque jour sa pensée dans un podcast de deux minutes. C’est long et court, c’est tendu ou relax, ça dépend des soirs. Mais c’est très souvent très bien.

Ça s’appelle #2minAvantDeDormir – mais moi je l’écoute le matin, parce que Saeptem et moi, on ne va pas dormir à la même heure.

Deux minutes par jour, depuis le 23 Juillet, je trouve que ça commence à ressembler à un exploit. Deux minutes par jour, depuis 30 jours, ça vous fait 30 épisodes à rattraper, et vous pourriez être découragé-e-s. J’ai donc sélectionné pour vous 6 épisodes qui m’ont particulièrement touchée – parce qu’ils sont plein d’émotion, parce qu’ils expriment ce que je ressens parfois, ou exactement son contraire, ou parce qu’ils montrent une piste que je ne connaissais pas.

Savourez !

Les placards de l’esprit https://soundcloud.com/saeptem/deux-minutes-avant-de-dormir-300717-les-placards-de-lesprit

La foi https://soundcloud.com/saeptem/deux-minutes-avant-de-dormir-250717-la-foi (oui, la foi)

Le cul entre deux chaises : https://soundcloud.com/saeptem/deux-minutes-avant-de-dormir-050817-le-cul-entre-deux-chaises

Le trop présent fantôme du passé https://soundcloud.com/saeptem/deux-minutes-avant-de-dormir-130817-le-trop-present-fantome-du-passe

Maintenant je danse https://soundcloud.com/saeptem/deux-minutes-avant-de-dormir-100817-maintenant-je-danse

Dans le vide, on meurt https://soundcloud.com/saeptem/deux-minutes-avant-de-dormir-24072017

 

 

Résilience, la leçon de Boris Cyrulnik

hug

Boris Cyrulnik. Conférence sur la résilience. Son grand classique. Qu’il maitrise et narre comme personne. Il joue comme un enfant avec le public, seul sur scène, avec les mots, simples, les exemples lumineux, épurés, les anecdotes. Un style inénarrable. Mais je vous raconte quand même.

En préambule, Boris Cyrulnik raconte le lien entre l’âme et le cerveau. Son postulat de base, pour mettre tout le monde d’accord (après avoir un peu écorché Descartes, paix à son âme) : l’âme et le corps sont la même chose, le cerveau est sculpté par nos émotions, dixit la neurologie. L’enfant et son cerveau, se construisent avec l’autre, avec les émotions qu’il vit avec ses parents, ses frères, ses sœurs, la tribu. Dans un cadre d’échange, dit normal ou équilibré, sans trauma, les neurones sont sollicitées et les lobes pré-frontaux développent, le cerveau grandit. L’enfant privé de cela aura donc une développement neurologique, moins harmonieux.

Deuxième mise au point. Boris rappelle que chaque individu traverse des épreuves dans sa vie. L’épreuve est un moment difficile, que l’on traverse avec une conscience de ce qui arrive, avec une capacité à se projeter dans un après, une recherche de solution. Une épreuve est un peu difficile, mais n’altère pas les fonctions neurologiques. Dans les épreuves, on reste soi même. On cherche ce qui marche pour se débattre, pour s’en sortir. En revanche, le trauma, c’est autre chose. C’est un événement si intense que le cerveau s’arrête, temporairement. On perd une partie de sa capacité à réfléchir, à se penser. Et si on est seul. On ne se relève pas. Note : la limite entre trauma et épreuve est non prévisible, cela relève de la sensibilité et de l’histoire de chacun. Il n’y a pas de lien entre l’intensité du trauma et l’effondrement. La signification des trauma est très intime. Bref, à chacun son craquage personnel.

Et c’est là que la résilience entre en piste. On a vu le cerveau qui se développe, le trauma qui arrête tout. Et c’est là que la résilience entre en piste. Qu’est ce donc ? C’est la capacité à dépasser cet état de trauma, cela peut même être la capacité de transformer le trauma en quelque chose qui aide l’évolution. Boris Cyrulnik a utilisé une belle expression pour évoquer la résilience : c’est remettre de la liberté là où le cerveau est prisonnier. Mais pour cela, il faut faire travailler la mémoire, évoquer, ré-évoquer son histoire. Les moyens de la résilience sont donc tous les prétextes pour alimenter le cerveau avec des idées, qui viennent manipuler à nouveau une histoire figée. C’est là que le rôle de l’autre va à nouveau entrer en jeu, comme dans le cas du petit enfant qui se construit. Puisqu’il s’agit de stimuler un cerveau engourdi: la présence silencieuse, une main sur l’épaule, un café chaud tendu, une œuvre artistique, du sport, une conversation au restaurant, un film, une chanson. Ici, l’art aura pour vocation de lancer un fil d’associations nouvelles, un point de vue différent, une projection individuelle autre. Tous ces petits pas sont essentiels pour redonner de la flexibilité à l’histoire de l’individu. Tout ce qui va venir caresser doucement le trauma, créer une relation de sécurité pourra conduire l’individu vers la résilience. Viennent ensuite les phases actives qui peuvent être un récit, un écrit, un débat. Tout ce qui permettra de se projeter positivement comme l’altruisme, le collectif, le don. Toutes ces mécaniques qui réactivent la relation vers l’autre. La résilience, c’est dépasser le trauma, redevenir soi, libre et conscient. Tout un programme.

Nous voilà donc avec de belles définitions. Boris Cyrulnik est clair, si clair que l’on a l’impression que trauma et résilience sont presque un acquis. Et puis viennent les questions du public. Ici encore beaucoup d’humanité et d’apprentissage.

La résilience et devenir fort. Au jeune homme qui avoue avoir subi un trauma, et qui demande ‘mais finalement, le trauma et la résilience, n’est ce pas une chance pour l’individu qui ressort plus fort’. On a tous envie d’entendre Boris dire oui, oui, bien sûr, les contes de fée, Nietzche, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, toussa. Et bien non. Boris nous rappelle que le trauma laisse à chacun une marque de vulnérabilité, que l’on peut sublimer, raconter, explorer, mais qui restera une vulnérabilité. Toute sa vie. Passer une seconde fois sur cette trace de vulnérabilité, et l’individu tombe à nouveau.

La résilience, toujours possible ? A l’éducateur qui demande comment mesurer la capacité de résilience d’un enfant ou d’un adulte, Boris donne quelques pistes. La salle écoute encore, religieusement. Tout dépend de avant, pendant, après. Avant. Dans quel type d’ambiance l’individu se trouvait-il ? Entouré, nourri, en présence d’altérité. Ou isolé et en carence affective. Pendant. La source du trauma joue un rôle important dans la résilience, puisqu’elle induit directement la capacité de pardon de l’individu. On aura plus de facilité à pardonner une cause éloigné, lointaine, une catastrophe naturelle. Mais plus la cause du trauma se rapproche de son cercle de confiance ou d’intimité, plus le pardon est difficile. Et la résilience longue. Après. Si juste après le trauma, l’individu est resté seul ou s’il a été entouré, même silencieusement, la résilience pourra être plus accessible.

Pour aller plus loin. Évidemment Boris Cyrulnik a écrit des livres, fait des articles, est apparu dans des interviews et conférences. Et je ne peux que vous encourager à aller les consulter.  Ses mots sont autant de pistes pour comprendre ou relativiser ses propres épreuves ou trauma ou aider son entourage à surmonter les moments difficiles.

 

 

That little voice in my head…

Standard is about building consensus, in long meetings. Spending few days of meeting, keeping concentrated on governance aspects, even with the most friendly folks is not always easy. To survive and share with the group good ideas and insights, I am working as a team with my little voice. And here are the things this little voice reminds me when things are getting boring, crazy, unexpected, too warm… Well, here are some crisis hints for marathon meetings.

Virginie, do not to get nervous when you suspect bad faith around, do not to get nervous…

Hey, honey. Make your points, one by one, taking time (you deserve the time you use).

I authorize you multi-tasking, when you can afford, it also releases tension when the conversation is getting warm or turning in circle and there is nothing you can do about it…

Relax. Listen with no intention at all to answer, you will make your point tomorrow.

Ask this simple question, go, ask it ! Go! Raise hands !

Rule number one. Express your perspectives, your general goal, to allow other to understand where you wanna go (I came in peace) …

Pffff. Don’t know what to say ? Try ‘That is an interesting feedback’…

Virginie ? Did you read the fucking manual (aka, the material supporting discussion, mail, communication related to it, controversial content, …)

Come on ! You will not win that decision in one shot, take your time, this meeting is not the only one.

Be polite. Thank you, mister or miss, for supporting my ideas.

Pssst, state the problems, even if you dont have the solution, some one else may…

Thanks to that voice, so helpful not to loose myself. It deserved a blog post…